
Dans le contexte actuel, il apparait plus que jamais indispensable que les soignants du SSA se forment à l’exercice médical aéroporté. Ces formations sont placées sous la tutelle du Centre de formation de la médecine aéronautique (CFMA) de l’École du Val-de-Grâce et font appel à des intervenants du Centre d’enseignement et de simulation à la médecine opérationnelle (CESimMo). Deux exemples récents illustrent ces actions de formation.
Exercice sur avion tactique.
Au sein de la flotte aérienne de l’armée de l’Air et de l’Espace, les avions de transport tactique se caractérisent par leur capacité à pouvoir décoller ou atterrir sur des pistes sommaires et sur de courtes distances pouvant ainsi assurer diverses missions en particulier d’évacuation sanitaire. Plusieurs types d’avion tactique existent dont le plus récent est, depuis 2013, l’A400 M Atlas, mais c’est sur le CASA CN-235 que les exercices se déroulent le plus souvent. Ainsi, lors d’un stage du 17 au 20 mars 2025, sur la base aérienne d’Evreux, c’est 10 soignants militaires, médecins et infirmiers provenant d’horizons professionnels variés, qui apprennent à réorganiser leur espace de travail, adapter leurs stratégies et fluidifier leur communication pour garantir une prise en charge efficace des patients en vol. Assistés par une équipe d’encadrants aguerris, les stagiaires découvrent les particularités du monde aérien liés à l’altitude et aux variations de pression. Dans la soute du CASA, sur la base de scénarii inspirés de situations rencontrées sur les théâtres d’opération, notamment au Sahel, ils mettent en pratique les notions inculquées et constatent le besoin permanent d’adaptation de leurs modalités d’exercice habituel.
Préparation à l’opération onusienne DAMAN au Liban.
Avant de s’envoler pour le Liban où ils intégreront les équipes d’évacuation aéromédicale tactique (AMET) sur hélicoptère déployées dans le cadre de l’opération DAMAN, forte de près de 700 soldats français, 7 soignants militaires se sont formés sur la base aérienne 107, à Villacoublay, les 2 et 3 avril 2025 à bord d’un hélicoptère PUMA. L’évacuation médicale par hélicoptère constitue, en effet, une mission particulièrement exigeante entre les risques de cinétose (le mal des transports), les changements d’altitude et les turbulences ou la contrainte du bruit… C’est d’abord 45 minutes de vol de mise en condition pour se familiariser avec les protocoles de sécurité et maitriser les outils de communication tels que radio ou téléphone de bord puis, dans la soute exiguë de l’hélicoptère, les stagiaires s’entraînent à réaliser des préparations de médicaments d’urgence requérant une haute concentration pour dompter les contraintes de l’environnement. Prenant en compte des situations médicales d’urgence sur mannequin, les stagiaires simulent la prise en charge en anglais d’un patient étranger car, dans le cadre de l’opération DAMAN placée sous le contrôle opérationnel de la FINUL, une vingtaine de nations différentes sont présentes et l’interopérabilité est essentielle.
