Chaque année depuis 2022, le SSA organise un exercice opérationnel santé (EXOSAN) sur le camp de La Valbonne, temps devenu incontournable de la formation initiale de ses jeunes médecins pour les préparer aux défis médico-opérationnels de la haute intensité dans un cadre réaliste. Cet exercice permet de s’assurer que, dans l’hypothèse d’un engagement majeur, chaque futur soignant militaire est prêt à intervenir, dès la fin de sa scolarité. Cela suppose des compétences techniques solides, éprouvées sur le terrain et dans la contrainte.
En 2025, cet exercice s’est tenu du 16 au 20 juin 2025, a rassemblé 173 étudiants et, fait nouveau, s’est ouvert aux élèves infirmiers et à des étudiants étrangers. De plus, 15 étudiants en médecine civils réservistes (cadets de santé) sont venus se rajouter à ces stagiaires. L’ensemble était encadré par 162 formateurs, dont 50 professeurs agrégés du Val-de-Grâce.
L’intégration nouvelle des élèves infirmiers à cet exercice répond à une logique de culture du travail en équipe où médecins et infirmiers s’entraînent ensemble.
La présence de 11 étudiants étrangers (États-Unis, Allemagne, Royaume Uni, Belgique, Luxembourg) permet de développer la notion d’interopérabilité : travailler en anglais, confronter les méthodes, apprendre les uns des autres pour assurer une cohésion et une entente entre partenaires. Ceci s’inscrit dans une dynamique de partenariat déjà amorcée avec plusieurs pays, notamment avec les États-Unis et en cours de développement avec d’autres. Chaque nation arrive avec une organisation propre de son service de santé militaire, souvent très différente de celle du SSA qui reste très marquée par les OPEX et qui cherche à évoluer.
De nouvelles conditions opérationnelles ont été travaillées lors de cet exercice telles que combat urbain, guerre de tranchée, transfusion en zone de combat mais aussi plus de blessés graves et moins de moyens disponibles pour être au plus près du réel. Ainsi ont été pris en charge 432 blessés de guerre simulés par une soixantaine de plastrons grimés, avec le matériel et les unités médicales opérationnelles adaptés, soit près de 100 blessés par jour. La simulation devient toujours plus réaliste et hybride combinant simulation procédurale sur le terrain et simulation numérique. Des outils comme SIMTRIAGE (outil de réalité virtuelle sur le triage des blessés au combat) ou VORTEX (serious game pour maîtriser la transfusion sanguine en mission extérieur), récemment développés au sein de l’Académie de Santé des Armées (ACASAN), sont ainsi pleinement intégrés à EXOSAN.
Cette formation initiale, très exigeante, montre à quel point la formation initiale des élèves a évolué au regard des besoins. Elle doit ensuite se prolonger par un entraînement régulier et s’adapter en permanence pour répondre à plusieurs scénarios et pas seulement à une guerre symétrique.
