Le devenir du site de l’Hôpital Robert Picqué se précise.
Après son retrait annoncé du projet Bahia du nom du groupement de coopération sanitaire organisant le regroupement de l’hôpital d’instruction des armées Robert-Picqué (HIARP) et de la maison de santé protestante de Bordeaux-Bagatelle et en réponse aux débats qui ont entouré ce retrait au sein des institutions bordelaises, le SSA a précisé le 16 juillet, les grandes lignes du projet d’évolution concernant ce site.
C’est d’abord une cessation de terrain. Le site de l’hôpital militaire situé à Villenave d’Ornon s’étend actuellement sur 25 hectares. Environ 16 hectares vont être cédés à Bordeaux Métropole, via la société publique locale La Fab, pour un montant de 10 millions d’euros. Cette cession est prévue en deux phases : la première dès janvier 2026 pour une fraction de six hectares, la deuxième courant 2027 pour les dix hectares restants. Cela vient en conclusion des études de reconversion du site initiées dès 2018 par un comité de projet regroupant les services de l’État et les collectivités concernées. Ces terrains cédés ont fait l’objet via un plan-guide actualisé en juin 2025 d’une délimitation de lots et d’espaces publics pour lesquels des projets, déjà bien avancés, font appel à des porteurs déjà identifiés. Ces projets seront orientés vers des activités productives génératrices d’emploi et plutôt sur un volet médical. Il est également prévu dans ce cadre, dans un souci de sobriété, la conservation, la réhabilitation et la reconversion d’un maximum de bâtiments existants, la réutilisation des réseaux, la limitation des coûts d’aménagement et la limitation au maximum du bilan carbone.
C’est ensuite, sur le foncier restant soit 9 hectares environ, le maintien d’une emprise par le ministère des Armées. Cette emprise permettra sur sa partie nord la construction de 70 logements destinés à des personnels ressortissants du ministère et dont la livraison est prévue en 2029. La partie sud est destinée à accueillir un établissement hospitalier militaire, futur hôpital spécialisé des Armées (HSA), qui devrait être livré en 2030, sachant qu’une réserve dite verte est envisagée dont une partie restera constructible pour les Armées.
La création de cet HSA ressort de la feuille de route du Service de santé des armées (SSA) inscrite dans la loi de programmation militaire 2024-2030 votée par le Parlement. Celle-ci prévoit comme une priorité l’augmentation des capacités de prise en charge des militaires blessés, depuis le terrain en opérations jusqu’aux établissements de santé militaires sur le territoire national. Dans cette perspective, l’HIARP de Bordeaux devient un HSA ce qui permettra au SSA de disposer dans le sud-ouest d’un pôle d’excellence pour la réhabilitation physique et psychique des militaires blessés. Sur ce pôle, les capacités de prise en charge dans le domaine seront à terme augmentées à 48 lits et places, en totale autonomie militaire, soit plus que le doublement des lits et places par rapport à ce qui était prévu dans le partenariat Bahia qui incluait déjà cette notion d’un accueil spécifique des militaires blessés.
In fine, il s’agit donc bien de réinvestir une petite partie du site militaire de l’actuel HIA au profit strict de la patientèle militaire et des vétérans. Pour le ministère des Armées et le SSA, ce projet a été pensé pour répondre pleinement à la récente feuille de route du SSA en s’intégrant pleinement aux besoins des collectivités locales.