Le site Internet de l’ASNOM : pourquoi et pour qui ?
Dès 2000, l’ASNOM a souhaité se doter d’un site Internet. Cette initiative était dans l’air du temps, toute association ou amicale devant suivre les évolutions techniques pour assurer une communication en son sein mais aussi vis-à-vis de ses interlocuteurs ou partenaires potentiels. Dans ce contexte, c’est notre ami Pierre Barabé qui, avec l’aide d’un groupe de camarades, a donné une impulsion à ce projet, donnant à ce site une place prépondérante à l’histoire et à la description de l’œuvre humanitaire des corps de santé militaires en Afrique et en Asie depuis ses origines à la fin du XIXème siècle jusqu’à la fin de la période coloniale dans les années soixante. S’y ajoute les contributions de Bernard Brisou relatant l’œuvre des médecins de la Marine et les évolutions de l’exercice de la médecine navale. Il s’agissait alors de faire connaitre au plus grand nombre le rôle, les missions et les actions des médecins militaires pour leur majorité d’entre eux issus de l’Ecole Santé Navale de Bordeaux et formés au Pharo à Marseille pour leur spécialisation tropicale. Il faut ici souligner la qualité de ce travail qui recèle une somme extraordinaire d’informations originales et rendre hommage à ses auteurs en les assurant que la nouvelle équipe en charge du site ne remettra pas en cause ce qu’elle considère comme un héritage. Le but de ce travail qui existe en version anglaise est atteint si on analyse les indicateurs de fréquentation du site, loin d’être négligeables quantitativement, et qui révèlent l’existence de nombreuses connexions d’origine anglosaxonne.
Pour autant, force est de constater que les informations contenues sur le site restent très incomplètes pour ce qui concerne l’association elle-même. Il est vrai que l’ASNOM a depuis toujours érigé son Bulletin à parution biannuelle comme son principal voire unique outil de communication destiné à ses membres actifs ou associés et apprécié du fait de la qualité de ses contenus et de la rigueur de sa ligne éditoriale. Mais, en 2024, comme toute entité organisée, une association ne peut faire l’économie d’une communication par voie numérique qui informe ses publics cibles sur ses fondements, la nature de ses activités, les actualités qui marquent son champ d’action, les données écrites, audio-visuelles ou numériques qui font la richesse de l’association, de son passé, de son présent et de son futur. Certes, les membres les plus anciens de l’ASNOM ne sont pas toujours enclins à se muer en internautes, voire peuvent se montrer réticents à recourir à ce type d’outils. Mais en rester à cela, ce serait oublier qu’une majorité de ses membres, fussent-ils septuagénaires voire même octogénaires, ont dorénavant adopté ces modes informatifs. Et plus encore, que les plus jeunes, et spécialement les élèves des écoles qui l’ont d’ailleurs clairement fait savoir aux responsables de l’ASNOM, n’imaginent pas d’autres modalités d’information que numériques. Il en va donc ainsi du futur et de la pérennité de notre Amicale.
De fait, les informations présentes sur le nouveau site pourront être redondantes avec celles du Bulletin mais elles peuvent apporter plus de réactivité temporelle, un enrichissement des données photographiques, constituer un lieu de collection de faits et de documents historiques, fournir des informations actualisées sur des travaux menés dans le champ de la médecine militaire par certains de ses membres. Les rédactions respectives du Bulletin et du site Internet veilleront à partager certaines de leurs données mais ceci ne concernera qu’une partie limitée de celles-ci. Le site n’a pas vocation à offrir un espace d’échanges sous forme de forum et n’entre donc pas en concurrence avec « Navaliste » dont il pourra cependant colliger un certain nombre de données avec l’accord de leurs auteurs. Il offre la possibilité à chacun de trouver des liens avec d’autres associations partenaires conduites par des praticiens militaires quels que soient leur âge et leurs origines, cherchant résolument à se positionner comme un outil fédérant toutes les initiatives et actions menées par ces praticiens. Il abrite ainsi le Fonds Solidarité Santé Navale, association créée et portée par d’anciens élèves de l’Ecole Santé Navale venant en support d’actions menées en milieu tropical.
Mais ce site, comme l’ont souhaité ses créateurs, se doit aussi de maintenir une information éclairée et actualisée sur l’action humanitaire mais aussi scientifique menée en milieu tropical par les médecins et pharmaciens militaires tout au long du XXème siècle, qu’ils soient médecins coloniaux ou médecins de la Marine. Souvent remise en cause parce que menée pendant la période coloniale et post-coloniale, elle reste pour de nombreux historiens de la médecine et pour les institutions médicales du champ tropical de par le monde un modèle. Et ce modèle doit pouvoir être connu des étudiants, chercheurs et historiens de toutes contrées dont les travaux s’inscrivent dans ce champ mais aussi des plus jeunes d’entre nos médecins, militaires ou civils, pour qui cette action doit constituer un exemple et un patrimoine qui ne doit pas s’effacer avec le temps.